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Roman feuilleton
Saison 2 - Épisode 7

Inn of the Lost Coast - 205 Wave Dr, Shelter Cove, CA 95589 - DELUXE SPA SUITE

Christina et moi, entrons dans la fameuse suite de luxe avec spa. Ce n’est pas le Calistoga Ranch ou le Negresco, mais c’est tout à fait acceptable. La vue sur l’océan est magnifique. La suite n’est pas immense mais contient un grand lit, un coin salon avec sofa et un jacuzzi près de la baie vitrée. C’est chaleureux et propice aux week-ends en amoureux, peut-être un peu trop, compte-tenu des circonstances.

L’honneur est sauf. Je pourrai dormir sur le sofa si je ne craque pas.

Nous posons nos maigres bagages sur les supports prévus à cet effet et nous dirigeons vers le balcon. L’impression que nous avons ressentie en sortant de l’avion est la même : le souffle marin est enivrant, le cri des mouettes est magique. La vue sur l’océan et sur la côte perdue à droite, vers le nord, nous prend aux tripes. La plage immense et sauvage est absolument vide. Les sons mêlés des vagues qui se fracassent sur les rochers et des cris des oiseaux résonnent sur les falaises.

Je reste accoudé à la rambarde admirant le paysage en silence. Mon esprit est vide. Je ne me rends pas compte du temps qui passe. Au bout d’une dizaine de minutes, j’entends Christina qui m’appelle à l’intérieur. Elle est dans le jacuzzi. Je me retourne et constate qu’elle est assise dans l’eau bouillonnante, complètement nue, juste derrière la vitre, à l’abri du vent. Ma tête tourne subitement. Est-ce l’effet du sang qui afflue rapidement vers le bas de mon abdomen ?

Je rentre dans la suite, les joues en feu et le sexe en érection. Christina m’observe avec son air angélique. Je sens que je vais bientôt craquer.

Je me déshabille rapidement et enjambe très vite la paroi du jacuzzi. Malgré la vivacité du mouvement, Christina a pu constater mon état d’excitation. Elle a même un peu rougi, me semble-t-il.

Un peu intimidé, je m’assieds presqu’en face d’elle. C’est la première fois que je manifeste une telle retenue vis-à-vis d’une jolie femme. Nous nous regardons en souriant, puis le rire vient soudainement. Elle se lève, révélant la perfection de sa plastique et se love dans mes bras. Ses seins sont appuyés contre ma poitrine, ses jambes sont entremêlées aux miennes. Je sens son pubis sur le haut de ma cuisse droite. C’est trop. Je n’en peux plus !

Je n’ose plus bouger. Mais progressivement, Christina se déplace. Ses jambes se positionnent entre les miennes. Elle m’embrasse. Je me laisse faire. Son sexe s’appuie contre le mien. Je ne résiste pas. La pénétration se fait sans que j’y sois pour quelque chose. Je suis en train de me faire violer, mais j’adore ça !

Les sensations sont tellement fortes que j’ai peur de décoller. Je ne veux pas rejoindre le tenseur. Je suis tellement bien dans ce monde. Je voudrais que cela dure encore et encore. Je voudrais que le temps ralentisse pour apprécier chaque milliseconde dans l’infini de ce moment.

À l’instant où tout explose, j’entends un cri, je ressens une chaleur intense puis une vibration profonde dans tout mon être et nous nous retrouvons liés l’un à l’autre aux confins de notre galaxie au temps

2020.10.16.13.00.00..Earth.USA.Ca.ShelterCove.InnofTheLostCoast.deluxespasuite.., ce qui est rigoureusement impossible puisque ce point de l’espace-temps est situé dans l’ailleurs, par définition inaccessible. Mais dans le tenseur d’univers, c’est possible. La vitesse de la lumière n’existe pas. Le temps n’existe pas. Nous vivons l’amour absolu au point où nous sommes. Cela dure une éternité. Une éternité de jouissance, de fusion et de compréhension. La communion est parfaite.

Nous nous rencontrons là où il était écrit que nous devions nous rencontrer. C’est plus profond qu’une ornière. C’est un point de convergence dans le tenseur d’univers. Il est rigoureusement impossible de l’éviter.

Christina est mon double, féminin dans cette instance ; je suis son double masculin dans cette instance. Elle est mon ange gardien. Je suis son ange gardien. Nous nous protégeons l’un l’autre. Le couple est indestructible.

Après cet instant d’éternité, nous nous retrouvons dans la même position au même endroit, à la même heure, toujours accouplés, sans aucune volonté de nous séparer.

Nous nous endormons.

Est-ce la réalité ou est-ce un rêve ? Si c’est un rêve nous sommes en réalité augmentée. Tout semble si vrai ! Je suis à la maison dans mon lit avec Christina, mes jambes imbriquées dans les siennes. Le soleil est haut dans le ciel. Mon sexe est en érection. Je la pénètre doucement et après quelques va et vient, j’éjacule violemment au moment où Linda entre dans la chambre en nuisette sexy. Elle se met au lit à côté de Christina et me demande ce que je suis en train de faire. Très gêné, j’essaye de me dégager discrètement mais Christina se met à gémir et à m’enlacer avec force. J’éjacule à nouveau devant Linda qui ouvre de grands yeux. Et puis je me réveille dans le jacuzzi, bien pollué par tant de générosité. Il fait nuit. Christina est toujours sur moi ; elle me regarde tendrement et m’embrasse sur la bouche avec fougue. Je réponds favorablement à cette nouvelle sollicitation de sa langue. Je crois que je suis fou amoureux d’elle.

Il est 18 heures 15. La fenêtre étant restée entrouverte, un vent frais pénètre dans la chambre. Je me décide à me lever pour fermer la fenêtre et me sécher. Ma peau est toute fripée par ce séjour prolongé dans l’eau.

Christina fait de même. Nous avons faim, très faim même !

Je téléphone à la réception pour savoir où nous pouvons dîner. Une certaine Velma me répond :

  • Il n’y a pas grand-chose ici ! Nous pouvons vous préparer une pizza et vous servir une bière Anchor.

Je suis atterré. Je n’avais pas du tout pensé à la nourriture !

  • C’est tout ce qu’il y a à Shelter Cove ?

  • Oui, mais trois messieurs vous attendent à la réception avec un traiteur. Ils ont insisté pour qu’on installe tout ce qu’ils ont apporté dans le lobby. C’est assez délirant pour un couple. Il y a au moins 500 dollars de nourriture, de quoi nourrir tout l’hôtel en haute saison ! Vous êtes qui pour pouvoir vous payer tout ça ?

  • Franck Schneider.

  • Je ne vous connais pas.

  • Je suis le mari de Linda Dyer !

  • C’est vrai ? Elle a fait la une de Vanity Fair la semaine dernière ! Elle est superbe et intelligente avec ça ! Une sacrée femme d’affaires ! je vous envie.

  • Les trois messieurs, ils sont comment ?

  • Le style agents secrets, habillés en noir. Ils ont deux gros 4X4 Mercedes. Avec le traiteur il y a aussi un petit jeune, assez beau gosse.

J’ai brusquement une envie irrépressible de rire. Ils me collent aux basques ! Mais j’avoue être très soulagé de dîner correctement comme chez moi grâce à mes gardes du corps, à Julian et à Alex. Je les adore ! En fait j’adore tout le monde ce soir.

  • Nous descendrons d’ici une demi-heure pour dîner, Velma. Prévenez-les !

Après nous être lavés, câlinés, embrassés, pomponnés et habillés en style California casual, c’est-à-dire très décontracté, nous descendons vers 19 heures 30. Je porte un jean délavé, un T-shirt bleu ciel et des nu-pieds. Christina est habillée presque comme moi, un jean délavé et troué, un chemisier blanc à dentelles un peu chiffonné et des tongs. Elle est terriblement sexy.

Nous arrivons dans le lobby. J’ai comme l’impression que nous faisons sensation. Les cinq hommes et Velma sont alignés, presque au garde à vous. Une fois de plus, j’ai envie de rire. Pour déconner, je décide de serrer la main et de faire la bise à tout le monde et j’ajoute pour chacun « Je suis de tout cœur avec vous !»

Comme il y a un piano dans le lobby, je m’y installe et je joue Obladi Oblada, la chanson des Beatles dont John Lennon avait horreur et qu’il a pourtant largement améliorée en changeant son tempo. Il la désignait sous le terme peu flatteur de « vieille merde dont Paul a le secret ».

Des applaudissements retentissent et Velma se précipite vers moi.

  • Je vous ai enfin reconnu ! Vous êtes Mick Jeyser !

  • Mick qui ?

  • Jackson ou Jeyser, je ne sais plus !

  • Oui, je suis Mick Geyser des Browning Stones. Bon à table maintenant ! Je suis affamé. J’invite tout le monde à partager le repas. Il y a assez de nourriture et de vin, enfin je l’espère !

Je me sens hyper bien.

Champagne Sapience, cabernet sauvignon de Benziger, crevettes, homard, lotte à l’armoricaine, brie de Meaux, vacherin, ils se sont surpassés. J’en ai les larmes aux yeux. Un tel repas à Shelter Cove, cela n’est jamais arrivé. Velma apprécie sans se douter du talent qu’il a fallu déployer pour atteindre ce niveau de perfection.

Je suis revigoré. Exceptionnellement nous ouvrons une nouvelle bouteille de champagne pour fêter le simple plaisir d’être ici, ensemble.

Je m’inquiète ensuite de savoir où mes employés vont dormir. Les trois gardes du corps restent ici pour assurer la sécurité de l’hôtel. Ce n’est pas négociable. Quant à Julian et Alex, ils me proposent de rester également pour préparer le petit-déjeuner et éventuellement les repas suivants. J’accepte et réserve des chambres pour tout le monde. Velma a l’air ravie.

Finalement savoir que des gens se préoccupent de ta sécurité et de ta santé, ce n’est pas si mal !

Nous remontons dans notre chambre. La nuit sera-t-elle douce ou torride ?

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